Article rédigé par Fanny Astier, Marie-Charlotte Gourlet et Justine Bénard
La vente de produits de seconde main a connu un essor exceptionnel au cours de ces dernières années. Fondée sur le principe de l’économie circulaire, elle répond aux enjeux de consommation responsable et d’amélioration du pouvoir d’achat des consommateurs. Quelles sont ainsi les raisons du succès de la seconde main ? Quels sont les avantages économiques et environnementaux à saisir et les perspectives d’avenir du marché de l’occasion ?
En 2022, la croissance du marché de l’occasion a augmenté de 22% par rapport à 2020.
Plusieurs raisons expliquent cet intérêt considérable pour les produits d’occasion :
Le marché de l’occasion concerne un panel très large de produits dans de nombreux secteurs, dont notamment l’industrie textile, qui pèse 33 milliards d’euros dans le monde (source BPI France), et a progressé de 140 % entre 2019 et 2021 (enquête de l’Observatoire Natixis Payments publiée à l’automne 2021). Cela concerne également le mobilier, les livres, l’automobile et les produits électroniques.
Les clients les plus friands de la seconde main sont les jeunes générations, même si la cible est généralisée. En effet, la part de consommateurs déclarant avoir acheté des produits d’occasion au cours des douze derniers mois est de 57% en France en 2022 d’après une étude Statista réalisée en avril 2023.
Le marché de la seconde main a été popularisé par les plateformes C2C dont le principe est de mettre en relation les acheteurs et les vendeurs à travers leurs sites d’annonces, comme Le Bon Coin ou Vinted. Par ce biais, les transactions s’opèrent directement entre particuliers.
Petit à petit, de nouveaux acteurs « pure players » spécialisés de l’occasion sont apparus, comme Back market (produits électroniques reconditionnés) ou Watchfinder (montres d’occasion). Ces marketplaces C2B2C sont un gage de confiance pour les consommateurs, qui agissent comme intermédiaire pour contrôler la qualité des produits, assurer un suivi et sécuriser les transactions.
Les acteurs sont désormais de plus en plus nombreux et diversifiés avec l’arrivée des enseignes traditionnelles qui proposent leurs propres plateformes de produits d’occasion tels que Décathlon Occasion, la plateforme intégrée La Reboucle de La Redoute, ou Darty 2nde Vie.
Ces distributeurs traditionnels bénéficient d’un avantage concurrentiel important : leur image de marque, leur présence physique et leur service après-vente leur permettent de convertir certains consommateurs susceptibles d’être plus frileux à l’idée d’acheter de la seconde main.
Le marché de la seconde main s’inscrit dans un nouveau modèle économique, qui conjugue efficacité économique et durabilité environnementale à travers la notion d’économie circulaire. Au-delà des objectifs de rentabilité financière, il satisfait des considérations écologiques - réduction des déchets, préservation et optimisation des ressources sur l’ensemble de la chaîne de valeur, de la production jusqu’au différentes étapes de vie et de consommation – tout en contribuant au bien être des individus. Le réemploi et la mutualisation des produits est également un vecteur de création d’emplois.
L’économie circulaire permet tout d’abord de réduire les coûts sur l’ensemble de la chaîne de valeur, qu’ils soient liés à l’approvisionnement en matière première ou à la production (puisque la seconde main concerne uniquement la réparation et la remise à neuf). En réutilisant des matériaux recyclés, les entreprises génèrent également de nouvelles sources de revenus à moindre coût. D’autre part certains coûts sont supportés directement par l’utilisateur (comme le transport par exemple) à la place de l’entreprise.
La seconde main contribue à une gestion plus efficace des ressources en limitant leur consommation et en favorisant la réparation et le recyclage des produits. Elle stimule aussi l’innovation dans la conception des produits (matériaux utilisés), et dans les processus, ce qui peut engendrer de nouvelles opportunités commerciales.
Dans le modèle de l’économie circulaire, le client est directement intégré au business model et concoure activement à la création de valeur. Il participe à certaines étapes (logistique, transactions) et se transforme même parfois en véritable ambassadeur de la marque pour promouvoir les produits qu’il souhaite revendre. Le modèle permet aussi de maximiser la rétention client et de le conserver tout au long du cycle à travers un système «Win Win », comme Apple Trade in qui permet d’échanger un appareil actuel contre une Carte Cadeau Apple Store pour l’achat d’un nouvel appareil.
Enfin, les entreprises durables bénéficient d’une meilleure perception client et d’une image positive auprès des consommateurs, améliorant l’adhésion.
Ce business model à part entière implique un changement de culture qui peut prendre du temps et nécessiter des investissements importants, la création de nouveaux métiers et de nouveaux process à tester. Il peut également faire face à des consommateurs « RSE sceptiques » ou à un manque de confiance. En effet, certains freins à l’achat persistent, les consommateurs ayant besoin de réassurance sur la qualité du produit, le service après-vente et les garanties associées à l’achat d’un produit qui n’est pas neuf (notamment en ce qui concerne les produits informatiques et électroménagers).
D’autre part les prix bas des produits d’occasion rendent les marges plus minces, ce qui nécessite de gros volumes pour assurer sa rentabilité. Le marché de l’occasion étant extrêmement concurrentiel, il nécessite une forte valeur ajoutée sur l’offre proposée par la plateforme (qualité des produits, service après-vente) afin de pouvoir tirer son épingle du jeu.
L’engouement pour la seconde main, en particulier dans le secteur du textile, a des effets contradictoires, notamment d’un point de vue de son impact écologique. De nombreux consommateurs accumulent davantage d’articles d’occasion qu’ils n’en auraient achetés neufs, en s’imaginant bien agir à travers la seconde main. Par ailleurs, certaines marques de fast fashion pourtant polluantes pratiquent le green washing à travers des initiatives ou campagnes discutables. Enfin, ce marché réduit certes le gaspillage et prolonge la durée de vie des produits, mais peut également avoir des conséquences négatives à travers la multiplication des étapes de transport et à l’emballage (augmentation du nombre de colis, conditions strictes de certaines plateformes exigeant la vente d’articles de seconde mains quasiment neufs).
L’essor de la seconde main suscite d’autre part des interrogations sociales importantes. En effet, la revente de produits via des plateformes comme Vinted ou dans les magasins de seconde main s’avère souvent plus avantageuse financièrement que de simples dons. Ce phénomène privilégie l’aspect commercial, au détriment de la solidarité, et limite l’impact des dons traditionnels. La popularisation de la seconde main tend également à faire grimper les prix, rendant ces articles moins accessibles aux populations les plus précaires, pour qui ces marchés étaient initialement une ressource essentielle.
La seconde main reste un marché à fort potentiel, qui devrait doubler d’ici 2027 (Les Echos Start, 2021). Ce modèle économique doit cependant encore progresser pour devenir plus durable, même s’il s’est étendu à travers le monde et dans de multiples secteurs. Son impact environnemental indirect, les problématiques sociales et le risque de surconsommation qui en découlent interrogent en effet le modèle en place.
Pour maximiser ses bénéfices environnementaux et sociaux, ce modèle doit évoluer vers une logistique plus verte, une régulation des prix pour garantir l’équité, et un équilibre entre commerce et solidarité.
SpinPart accompagne ses clients dans leurs transformations à travers une démarche responsable. Notre politique et nos actions RSE s’appuient sur une communauté fondée à l’initiative de nos collaborateurs très engagés et soutenus par la direction du cabinet.
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