Performance de la maintenance – la méthode C.A.R.E.

La méthode C.A.R.E : une démarche structurée pour la fiabilisation de vos équipements industriels

Les arrêts de production non planifiés ont un impact financier direct et significatif sur la rentabilité des entreprises industrielles. Pour une PME avec un chiffre d’affaires de 60 M€, les pertes liées aux pannes peuvent par exemple représenter entre 300 000 et 1,2 million d’euros par an. Face à cet enjeu, une approche de maintenance purement réactive s’avère insuffisante. Il devient essentiel d’adopter une démarche proactive et structurée pour garantir la fiabilité des équipements.

La méthode C.A.R.E., développée par notre expert en maintenance industrielle, Pascal Flatrès, propose un cadre pragmatique pour positionner la fonction maintenance comme un contributeur direct à la performance opérationnelle.

 

Les enjeux économiques d’une maintenance non optimisée

Avant de détailler la méthodologie, il est pertinent d’analyser les sources de pertes de performance. Les indicateurs de terrain mettent en lumière plusieurs points critiques :

  • Perte sur chiffre d’affaires :Les pannes peuvent représenter une perte directe de 0,5 à 2 % du CA.
  • Temps de diagnostic :Près d’un tiers du temps moyen d’intervention (MTTR) est souvent consacré à la seule identification de l’origine de la panne.
  • Faible taux de temps productif :Le temps qu’un technicien passe réellement sur des tâches d’intervention à valeur ajoutée (« Wrench Time ») se situe entre 20 et 55 %.
  • Coût de la maintenance :Le budget global de la maintenance (main-d’œuvre, pièces, sous-traitance) représente en moyenne 15% du coût de conversion (coût de production hors matières premières).

Ces indicateurs soulignent que l’optimisation de la maintenance est un levier stratégique pour améliorer la rentabilité globale de l’outil de production.

La Méthode C.A.R.E. : Une approche en 4 étapes

La méthode C.A.R.E. est un acronyme qui décompose la démarche de fiabilisation en quatre étapes séquentielles et logiques.

 

C= Cibler l’équipement critique.
A= Analyser l’origine réelle des pannes.
R²= Reconcevoir le plan de maintenance et Remettre l’équipement à son niveau nominal.
E= Exécuter les actions avec méthode.

Étape 1 : Cibler l’équipement prioritaire

Les ressources en maintenance étant par nature limitées, il est essentiel de les allouer là où l’impact sera le plus significatif. La première étape consiste à concentrer les efforts. En appliquant la théorie des contraintes, on identifie le goulot d’étranglement du système de production. Une fois ce point critique déterminé, l’analyse de l’historique des pannes permet de désigner l’équipement le plus pénalisant sur lequel agir en priorité.

Étape 2 : Analyser les causes racines des pannes

Une fois l’équipement cible identifié, une analyse approfondie est nécessaire pour comprendre les raisons fondamentales des défaillances. La méthodologie DIAGFiAB® est utilisée pour :

– Identifier les véritables causes racines des pannes, au-delà des symptômes apparents.
– Distinguer les dégradations naturelles (liées à l’usure normale) des dégradations forcées (consécutives à des conditions opératoires, des erreurs humaines ou des défauts de maintenance).
– Déterminer les mesures préventives les plus adaptées pour traiter la cause racine et éviter la récurrence.

Étape 3 : Remettre au nominal et Reconcevoir le plan de maintenance

Cette étape structurante vise à la fois à corriger la situation actuelle et à construire une base préventive solide. Elle se décompose en huit actions méthodiques :

1- Réaliser un relevé des anomalies et remettre l’équipement à son état de fonctionnement standard (nominal).
2- Recenser l’ensemble des actions préventives existantes.
3- Exploiter l’historique des pannes pour identifier les causes les plus récurrentes.
4- Mener une analyse des risques de défaillance (type AMDEC/RCM).
5- Construire un nouveau plan de maintenance(autonome et professionnelle) en impliquant opérateurs et techniciens.
6- Optimiser les tâches en intégrant les technologies appropriées, de l’inspection visuelle (1.0) aux analyses prédictives (4.0) .
7- Recalculer et optimiser les fréquences et les gammes d’intervention.
8- Mettre à jour la GMAO pour intégrer le nouveau plan de maintenance.

L’implication des opérateurs via la maintenance autonome, soutenue par un management visuel, est un facteur clé de succès de cette étape.

Étape 4 : Exécuter avec excellence via le Planning & Scheduling (P&S)

La performance d’un plan de maintenance dépend directement de la qualité de son exécution. Cette dernière étape se concentre sur l’organisation rigoureuse des interventions grâce aux bonnes pratiques de Planning & Scheduling (P&S). L’objectif est d’éliminer les activités à non-valeur ajoutée (attentes, déplacements inutiles, recherche d’informations) pour maximiser le temps effectif d’intervention sur l’équipement.

Bénéfices attendus et impacts opérationnels

L’application de la méthode C.A.R.E. permet d’obtenir des améliorations mesurables pour l’ensemble des parties prenantes.

Pour la Production : une meilleure fiabilité des équipements, la réduction des arrêts imprévus et un respect accru des plannings de production.
Pour la Maintenance : Une meilleure allocation des ressources, un renforcement de la collaboration avec la production et des équipes plus engagées sur des tâches à plus forte valeur ajoutée.

L’implémentation de cette démarche conduit généralement aux résultats suivants :

✅Réduction des pannes de 30 % à 50 %
✅Gain de disponibilité de 2 à 10 points de TRG
✅Réduction des coûts de maintenance jusqu’à 25 %

Vous souhaitez évaluer le potentiel d’amélioration de votre service maintenance et faire de cette fonction un pilier de votre performance industrielle ? Contactez nos experts pour un diagnostic.

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Expert maintenance industrielle pascal.flatres@spinpart.fr
Laurent MAUDUIT
Contactez Laurent Mauduit
Associé Industrie laurent.mauduit@spinpart.fr
Publié le 16 décembre 2025