Le covoiturage et l’autopartage, des nouvelles mobilités déjà dépassées ?
21 décembre 2017Face à l’arrivée de la voiture autonome et des annonces futuristes des grands constructeurs automobiles à horizon 2022, quelles sont les nouvelles mobilités automobiles de demain ?
Depuis quelques années, les nouvelles mobilités automobiles avec notamment l’ubérisation, l’autopartage et le covoiturage ont connu une progression fulgurante. L’innovation dans le secteur automobile permet d’aller sans cesse plus loin de ce domaine.
Carlos Ghosn, PDG de l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi, a ainsi déclaré dans son plan stratégique « Drive the Future 2017-2022 », la mise en place à la fin du plan d’un service de robot-taxis autonomes. Mais qu’en est-il réellement ? A l’heure des assises de la mobilité proposées par le gouvernement, quel est le rôle des politiques dans ce domaine ? Comment les entreprises doivent elles aussi s’adapter à ces nouveaux modes de mobilité ?
Les nouvelles mobilités, l’usage en priorité ?
En l’espace de quelques années, nous avons assisté à l’émergence de nombreuses nouvelles solutions de mobilité. Cette innovation en la matière illustre le désir de plus en plus marqué du consommateur de payer non plus pour la possession d’une solution de mobilité, mais de payer à chaque usage d’une différente solution de mobilité. Ainsi, de plus en plus d’acteurs du marché se lancent dans les services de nouvelles mobilités que sont :
- VTC : Nous ne citons plus Uber, Chauffeur Privé ou Taxify, qui proposent tous aux particuliers de partager le temps de leur trajet, la même solution de mobilité que le client suivant ! Parfois, ils sont même regroupés sur le même trajet, en utilisant un algorithme permettant de limiter les détours.
- L’autopartage avec des acteurs comme Autolib, Zipcar ou Renault MOBILITY qui mettent à disposition des particuliers (ou même d’une entreprise) une flotte de véhicules pour un trajet en parfaite autonomie.
- A ne pas confondre avec la location entre particuliers, où ce sont des propriétaires de véhicules qui les louent à d’autres usagers, en passant par des plateformes comme Drivy ou Ouicar.
- Enfin, le covoiturage, où le conducteur particulier ouvre son trajet à d’autres utilisateurs afin d’en partager les frais avec eux. Blablacar est l’acteur principal sur ce créneau. Créée en 2006, elle comptabilise maintenant plus de 20 millions d’utilisateurs.
Les gouvernements, une aide à l’innovation et au déploiement de ces nouvelles solutions
Au cœur de l’actualité se tiennent actuellement les assises des nouvelles mobilités, lancées par les ministères chargés des transports et de la transition écologique et solidaire le 19 septembre, elles courent sur 3 mois. Ces assises vont permettre de lancer des nouveaux projets de loi d’orientation des mobilités.
Les assises ne sont pas les seules mesures politiques mises en place. Depuis plusieurs années les instances gouvernementales essayent d’appuyer de plus en plus les nouvelles mobilités. Elles permettent à la fois de répondre aux problématiques de circulation en ville des collectivités et de satisfaire les citoyens en simplifiant leurs utilisations et en réduisant les coûts du transport.
L’appui politique se fait à tous les niveaux :
- A l’échelle européenne, un programme de travail européen a été mis en place dans le cadre du plan global Horizon 2020 pour faciliter et subventionner la recherche dans ce domaine.
- A l’échelle nationale, l’ADEME permet également de subventionner des projets de nouvelles mobilités automobiles durables sur le territoire français. Elle travaille aussi sur l’optimisation des plans de déplacement entreprise.
- A l’échelle régionale et municipale, des villes modèles permettent de montrer l’exemple et d’influencer les politiques à développer de nouvelles réglementations et/ou lois concernant ces mobilités. C’est le cas notamment des villes de Rennes, Paris et Strasbourg.
- Le programme In Out de Rennes : En mars pendant 4 jours, Rennes invite les industriels à présenter et tester les nouvelles mobilités de demain devant les habitants pour qu’ils puissent donner leur avis et choisir ensemble des solutions de mobilités pérennes à mettre en place dans leur municipalité. Imaginer notre ville de demain, tel est le pari de Emmanuel Couet, Président de Rennes Métropole.
- Le Grand Paris des mobilités : Programme de subventionnement de projets innovants sur les nouvelles mobilités, La société du Grand Paris est à l’écoute de l’ensemble des porteurs de projets sur le sujet pour les aider à concrétiser leurs idées. Que ce soit par du financement, de la mise à disposition de données ou encore par la mise en place de tests sur certains secteurs géographiques.
Les Professionnels du secteur automobile se lancent dans le pari fou des nouvelles mobilités
Pour répondre à la progression fulgurante des nouvelles mobilités, les Professionnels du secteur automobile (loueurs et constructeurs) arrivent sur le marché avec des offres diversifiées :
- Renault Mobility
Renault MOBILITY, le service d’autopartage de Renault a été lancé depuis fin d’année 2016 pour les entreprises et début d’année 2017 pour les particuliers. Le service promeut notamment l’usage du véhicule par rapport à sa possession.
En entreprise, le service d’autopartage permet aux collaborateurs d’utiliser une flotte de véhicule pour des usages professionnels comme privés. Le parc entreprise est optimisé et les usages privés génèrent en plus un revenu locatif pour l’entreprise qui pourra même rentabiliser le coût de son parc !
En usage grand public, les véhicules sont disponibles 24h/24 et 7 jours / 7 sur un parcours 100% digital. L’utilisateur est parfaitement autonome dans son utilisation du service, de l’inscription à la réservation, jusqu’à l’ouverture et la restitution du véhicule, tout passe par l’application !
- Free2move
En 2016 également, le groupe PSA lance Free2Move avec comme ambition de devenir, selon Carlos Tavares, son PDG, « le fournisseur préféré de mobilité à l’échelle mondiale en 2030 ». Contrairement à Renault MOBILITY, Free2Move est une plateforme agrégeant l’ensemble des services de mobilités du groupe PSA : les services d’autopartage, les services connectés, les services destinés aux flottes d’entreprise et même les services financiers facilitant l’acquisition d’un véhicule.
- Ubeeqo
Sur le même principe que Renault avec son expérience Renault MOBILITY (voir ci-dessus), Europcar a lancé Ubeeqo pour mettre à disposition des entreprises des véhicules en libre-service pour les collaborateurs. Avec Ubeeqo, les entreprises ne sont même pas obligées d’avoir leur propre parc de véhicules. En effet, pour les TPE et PME, la société propose également des voitures en libre-service disponibles un peu partout en région parisienne.
L’innovation au cœur des nouvelles mobilités
Les innovations actuellement développées sur le marché de l’automobile alimentent également les processus de nouvelles mobilités. C’est le cas, notamment avec les voitures autonomes qui selon Carlos Ghosn vont permettre d’ici 2022 à l’alliance Renault-Nissan-Mitsubishi de déployer un service de Robot Taxi. Absence de chauffeurs, optimisation automatique des trajets, facilité d’utilisation et gain économique pour l’usager sont des facteurs clefs de ces nouvelles technologies.
Les constructeurs ne sont pas les seuls sur ce créneau. Des start-ups se sont également lancées dans l’aventure et certaines ont déjà des démonstrateurs avancés de bus autonomes. C’est le cas notamment de la société Navya qui fait parler d’elle depuis plusieurs mois et qui vient de signer un partenariat avec la ville de Singapour pour finaliser la technologie et l’implanter dans la métropole.
L’innovation nourrit les solutions de mobilité de demain pour alimenter aussi bien les particuliers que les entreprises en technologies attractives pour se déplacer plus facilement, à moindre coût et participant à la réduction des émissions de gaz à effet de serre. Dans un horizon plus lointain, des solutions dignes de films de science-fiction sont en réflexion. Renault a ainsi communiqué sur son idée de « Renault Float », des bulles autonomes pour léviter au-dessus de la route. Ces bulles intelligentes se déplaceront toutes seules et pourront être commandés par une application smartphone. Si plusieurs bulles empruntent un même trajet sur plusieurs kilomètres, elles pourront même se connecter entre elles pour mutualiser automatiquement la consommation d’énergie nécessaire au déplacement. Les nouvelles mobilités sont donc aux prémices de leurs développements et génèrent pourtant déjà un grand intérêt auprès de la population mondiale. Un marché très prometteur est en marche.