GAME OF BANKS

SpinPart lance sa série d’article pour vous partager sa lecture et son analyse du monde de la banque ! Chaque semaine, découvrez un nouvel article sur les enjeux et relations des banques traditionnelles, des banques en ligne et des néobanques sur le marché de la banque de détail pour particuliers en France.

Episode 2 – (2ème partie) – Concurrence féroce ou synergies vertueuses ?

Les banques traditionnelles, les banques en ligne et les néobanques se sont naturellement réparties la création de valeur sur le marché de la banque de détail. Mais elles ne sont pas les seules à se partager le marché. Les bigtechs et fintechs sont aussi de la partie.

Les bigtechs, grands groupes technologiques internationaux notamment constitués des GAFAM1, poursuivent leur incursion dans le paysage bancaire. Si bien qu’aujourd’hui, chaque GAFAM  possède sa propre solution de paiement (Apple Pay, Meta Pay, etc.). Pour aller plus loin, Apple compte ainsi lancer au printemps 2023, à l’occasion de la mise à jour iOS 16, sa propre fonctionnalité de BNPL (Buy Now Pay Later) dénommée « Apple Pay Later », proposant ainsi une offre de crédit développée par ses soins pour la première fois.

Comme l‘indique le rapport du Comité de Bâle de 2018, les bigtechs entrent dans l’univers bancaire avec un avantage significatif : leur base de données clients massive à couverture mondiale… Ces quantités de données clients leur permettent de proposer des services à forte personnalisation destinés à un très large public. Elles nouent également des partenariats avec des acteurs bancaires pour démocratiser l’usage de leurs solutions de paiement et deviennent des fournisseurs clefs dans la constitution des offres proposées par les banques traditionnelles.  Si ces partenariats venaient à s’intensifier, on peut s’attendre à l’émergence d’écosystèmes contrôlés par les bigtechs.

Au-delà des bigtechs, les fintechs (pour Financial Technology) cherchent à s’intégrer dans l’univers bancaire en proposant au public des services financiers qui s’appuient sur des solutions technologiques innovantes disponibles sur mobile. Les domaines d’application des fintechs sont  beaucoup plus larges que les activités spécifiques aux néobanques, que ce soit les dépôts de fond, les octrois de crédit ou encore les moyens de paiement mobile. En effet, les activités des fintechs englobent notamment le financement participatif (crowdfunding), l’agrégation de comptes (avec la DSP2 en 2018), conseil financier en ligne, assurance-vie… Elles se spécialisent dans chacun de ces services historiquement proposés par des acteurs bancaires ou financiers et transforment durablement le marché.

Typologies des fintechs en France (Source : France FinTech)

Enfin, mentionnons également le cas particulier de Nickel soutenu par un réseau de distribution exclusivement physique. Nickel prouve ainsi qu’il existe toujours des opportunités d’innovation au-delà de l’écosystème pour mettre en place des business models rentables et différenciés.

En conclusion, les banques traditionnelles, les néobanques et banques en ligne n’ont pas d’autre choix que de composer avec l’ensemble des acteurs du marché. Pour autant, si le rapport de Bâle en 2018 évoquait un risque de phagocytage par les bigtechs, celles-ci semblent désormais focalisées sur d’autres problématiques. En effet, elles sont confrontées aujourd’hui à de forts enjeux de sécurisation de leur business model pour assurer leur pérennité (licenciements chez Meta et Amazon annoncés en octobre et novembre 2022).

Si la tendance montre un marché bancaire en mutation perpétuelle qui tantôt se morcelle, tantôt s’agrège, la question de la rentabilité semble donc centrale. Qu’en est-il des néobanques et des banques en ligne ? Ont-elles atteint leur point mort et quelles sont les stratégies mises en place ? Rendez-vous dans le prochain épisode.

1Google, Apple, Meta (anciennement Facebook), Amazon et Microsoft

Article rédigé par :
Oriane BREMAUD