GAME OF BANKS

SpinPart lance sa série d’article pour vous partager sa lecture et son analyse du monde de la banque ! Chaque semaine, découvrez un nouvel article sur les enjeux et relations des banques traditionnelles, des banques en ligne et des néobanques sur le marché de la banque de détail pour particuliers en France.

Episode 2 – Concurrence féroce ou synergies vertueuses ? (1ère partie)

Les banques traditionnelles, les banques en ligne ainsi que les néobanques se partagent le marché français bouillonnant de la banque de détail pour particulier. Si, à première vue, la concurrence semble prédominer, il s’avère que des synergies animent indéniablement ces différents acteurs.

Les banques en ligne, par leur positionnement tarifaire compétitif, ont capté une part conséquente de la clientèle des banques traditionnelles. Ainsi, Boursorama Banque a atteint les 2,1 millions de clients début 2020. Quant aux néobanques, elles misent sur leur offre  disruptive pour faire la différence. Elles jouent sur la simplicité d’usage de leur interface,  la transparence, l’attractivité de leurs prix, la rapidité des opérations et d’ouverture de compte et la mise en place de services niches (ex : l’achat de cryptomonnaies et l’échange de devises chez Revolut). 

Les banques en ligne et les néobanques sont-elles vouées à cannibaliser les banques traditionnelles ? Constituent-elles une menace sérieuse ? La réponse semble être négative, pour plusieurs raisons.

  • La totalité des banques en ligne et certaines néobanques présentes sur le marché français sont détenues par de grands groupes bancaires et constituent un véritable laboratoire, partenaire d’innovation pour les banques traditionnelles. Ma French Bank, filiale de La Banque Postale, propose ainsi une offre forfaitaire simplifiée de services bancaires complétée par certaines fonctionnalités de niche (cagnotte en ligne), sans condition de revenus et en s’appuyant sur un réseau de distribution physique (les bureaux de postes) pour conquérir un spectre plus large de clients.
  • Par ailleurs les français sont nombreux à être multibancarisés (43% de des foyers) et choisissent leurs produits et services selon les atouts et le positionnement des différentes familles de banques. Si l’offre des banques en ligne et des néobanques s’est étoffée ces dernières années, elle semble encore être complémentaire à celle, plus riche, des banques traditionnelles. Concrètement, l’accès aux prêts immobiliers, aux produits d’épargne et de placements par exemple pourra être privilégiée dans les banques traditionnelles. Les néobanques, quant à elles, investissent un éventail plus resserré de produits et services, notamment sur les transactions.
  • Enfin, la rentabilité des néobanques pose encore question. La priorité absolue de ces acteurs consiste d’abord à bâtir un modèle de rentabilité solide et viable. Ce faisant, elles captent indéniablement certains gisements de valeur des banques traditionnelles mais pas suffisamment pour constituer une menace sérieuse à l’heure actuelle.

Les synergies qui traversent le paysage bancaire français sont donc multiples. Finalement, si la concurrence n’est pas aussi féroce qu’il y paraît entre ces grandes familles d’acteurs bancaires, d’autres risques guettent… D’autant que d’autres acteurs investissent aussi le marché depuis quelques années. Quel est leur positionnement et quel est leur impact sur le marché ? Rendez-vous dans le prochain épisode.

Article rédigé par :
Oriane BREMAUD